Réunion du 20 janvier 2009
Visite de Madame d’Ornano à Grenade, le 20 janvier 1619.
Madame d’Ornano, née Marie de Maubec-Montlaur, marquise d’Aubenas, mariée, le 8 décembre 1599, à Philippe d’Agoult, Baron de Grimaud, hérite de la succession de Montlaur et de Maubec qui lui fut adjugée par arrêt du Parlement de Paris et, devenue veuve sans enfants, elle se remaria en 1608, à Jean-Baptiste d’Ornano, mais n’aura pas d’enfants non plus de ce second mariage.
Jean-Baptiste d’Ornano est le fils d’Alphonse, gouverneur de Guyenne pour le prince de Condé, Maréchal de France.
Lorsque Alphonse décède en 1610, alors qu’il est maire de Bordeaux, son fils Jean-Baptiste, Colonel des Corses, Lieutenant du Roi, devient à son tour lieutenant-général de la Guyenne et aussi du Languedoc. Il sera fait Chevalier du Saint-Esprit en 1619 et Maréchal de France en 1626.
Le lieutenant général du Roi est un personnage tout puissant dans les provinces dont il a la charge ; il a le pouvoir politique, le pouvoir administratif, mais aussi le pouvoir militaire. Dans ces périodes instables dues aux guerres de religion, ce pouvoir militaire est extrêmement important surtout dans nos régions du Sud-Ouest, à cause de la proximité de l’Espagne qui a toujours pris parti et aidé les catholiques contre les protestants. Le pouvoir français craint toujours une intervention directe de ce pays dans ses affaires, notamment par une action militaire.
Jean-Baptiste d’Ornano devient, en 1619, Gouverneur de Monsieur, frère de Louis XIII.
Gaston de France (1608-1660), duc d’Orléans est le troisième fils d’Henri IV. Il devient le premier dans l’ordre de la succession au trône après la mort de son frère Nicolas de France, et prend donc le titre de duc d’Anjou. Plus communément il est appelé Monsieur puis Grand Monsieur en 1643, à la naissance de son neveu Philippe, frère de Louis XIV, que l’on appellera Petit Monsieur.
Gaston d’Orléans bien que cultivé et raffiné, est un personnage fantasque, affairiste, velléitaire, inconstant. Il passe sa vie à intriguer, d’abord contre son frère et le cardinal de Richelieu, puis contre sa belle-sœur Anne d’Autriche et le cardinal Mazarin. Ces conspirations échouent toujours, faute de réel projet politique. Gaston dénonce souvent lui-même ses complices, puis les voit périr. Chalais, Montmorency, Cinq-Mars paient le prix fort et son exécutés. Jean-Baptiste d’Ornano est enfermé par Richelieu au château de Vincennes où il meurt de maladie contractée dans son cachot malsain, le 22 septembre 1626.
Donc le 20 janvier au soir, venant de Toulouse, Madame d’Ornano arrive à Grenade, elle a parcouru la distance Toulouse Grenade de la meilleure façon possible en ce début du XVIIe siècle.
Son carrosse et sa suite se présentent à la porte de Toulouse où l’attendent 50 soldats et, les Consuls, en robe rouge, lui présentent les clefs de la ville.
Toute la population est massée dans les rues, on fait tirer le canon et on lui fait présent de 12 pots de confiture et du vin nécessaire pour elle et sa suite.
On ne sait pas si la population appréciait toujours les visites des grands personnages de l’Etat mais, elle se précipitait toujours pour les voir lorsque ceux-ci passaient dans leur région. C’était une façon de connaître leurs gouvernants, de les juger, au moins sur leur apparence, et peut-être de rêver un peu.
Il semble cependant, que les consuls des localités visitées par ces personnages étaient quelquefois moins enthousiastes, car les finances publiques en subissaient gravement les conséquences.